OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les data en forme http://owni.fr/2012/10/09/les-data-en-forme-episode-51/ http://owni.fr/2012/10/09/les-data-en-forme-episode-51/#comments Tue, 09 Oct 2012 15:28:50 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=121981 Data en forme et nouvelle livraison de visualisations de données. Au menu de cette semaine : de la Bretagne, du Luxembourg, de la Marine, des ballons, des tonalités de scarabées et des données exposées. Bon datappétit.]]> Data vedette

Rennes, ou un nouvel acteur du territoire plongeant dans le grand bain de la visualisation de données grand public. Les responsables de Rennes Métropole ont eu la bonne idée de se pencher sur celles et ceux qui peuplent leurs communes. Non pas qu’ils ne le fassent déjà depuis de nombreuses années mais, cette fois-ci, ils ont ouvert leurs outils de réflexion, à savoir les données, aux habitants eux-mêmes.

Grâce au travail de Dataveyes, société spécialisée dans la visualisation de données, tout le monde, rennais ou non, peut aujourd’hui visualiser la répartition des différentes couches de la population sur cette partie du territoire breton via la web-application : “Qui sommes-nous ?”

L’interface vous permet de définir votre profil (âge et sexe), vous pouvez ensuite facilement parcourir les données sur chaque commune en filtrant notamment par activité, profession et/ou état civil. Sans oublier le clic sur une commune qui vous permet d’afficher les data dans le détail.

Tous ces chiffres sont issus du recensement effectué par l’Insee en 2009 et son mises en scène grâce à la désormais célèbre librairie D3.js. Reste à étendre la pratique à l’ensemble du territoire et nous aurons un joli data-joujou.


Mise en veille


 

Titre : Juncker, 30 ans d’engagement politique
Source : wort.lu
Auteur(s) : Raphaël da Silva et Dominique Nauroy
Technique : infographie interactive codée avec les doigts
Note : Pas évident de penser une interface efficace pour visualiser 30 ans de vie politique, c’est pourtant le challenge qu’a relevé la rédaction du quotidien luxembourgeois Wort.lu grâce aux journalistes-codeurs Raphaël da Silva et Dominique Nauroy. L’objectif était de donner à voir, en un coup d’oeil, la carrière politique de Jean-Claude Juncker, actuel premier ministre du Luxembourg. Au final : 500 photos et autant de clics possibles qui permettent de suivre les jalons de cet homme sur ses 30 années.



 

Titre : Britain’s Royal Navy in the First World War (La Royal Navy au coeur de la première guerre mondiale)
Source : Guardian
Auteur(s) : Simon Tokumine
Technique : cartographie animée, CartoDB
Note : Mise en avant sur le site du Guardian, cette infographie animée présente des données pharaoniques crowdsourcées par la communauté Old Weather : la localisation de chaque navire de la flotte de la Royal Navy au cours de la première guerre mondiale. Le résultat est donc bien sûr une cartographie des mouvements de ces vaisseaux sur les océans du globe. Seul bémol : une fois l’animation lancée, aucun bouton “pause” ni même “stop” n’est disponible pour agir sur la visualisation.



 

Titre : Is Barack Obama the President ? (Barack Obama est-il le Président ?)
Source : Visual.ly
Auteur(s) : Guardian et Real Clear Politics
Technique : infographie interactive
Note : Les visualisations liées au futur scrutin outre-atlantique sont bien évidemment pléthores depuis quelques semaines et pour encore quelques unes d’ici au 6 novembre. Le Guardian et Real Clear Politics proposent ici une approche graphique ludique, en mode ballons-fête-foraine (coucou la politique spectacle), pour visualiser les derniers sondages état par état. Ça change des cartes et ça fait le job, merci à eux.



 

Titre : La peine de mort dans le monde
Source / Auteur(s) : France Diplomatie
Technique : cartographie interactive
Note : Une fois n’est pas coutume, la diplomatie française a développé sur son site une carte permettant de visualiser les pays appliquant ou non la peine de mort dans le monde. Certes, on pourrait rêver une approche graphique un peu plus travaillée mais l’objectif est atteint : les données sont intéressantes et lisibles d’autant qu’elles sont recoupées avec les résultats du vote de la résolution “Moratoire sur l’application de la peine de mort” qui a eu lieu lors de la 65ème Assemblée générale des Nations unies en 2010).



 

Titre : Géoportail
Source : Quoi.info
Auteur(s) : Insee
Technique : cartographie
Note : Géoportail n’est bien évidemment un service nouveau mais depuis une semaine c’est le portail carto de l’Insee offre de nouveau services. Grâce à la bonne veille de l’amie Marie Coussin, on découvre ainsi que le site s’est notamment doté d’un nouveau moteur de cartographie proposant tout pleins de sympathiques fonctionnalités : affichages des cadastres, des PLU (Plan Local d’Urbanisme), des vieilles cartes de Cassini entre autres. On y découvre aussi cette astuce bien utile : les cartes sont superposables et l’on peut jouer sur l’opacité de chacune d’elle séparément, de quoi faire des visualisations comparatives en peu de temps. D’autant que les fonctions de partage ont elles aussi été améliorées, mais attention les conditions de réutilisation sont loin de la licence Creative Commons.



 

Titre : The Beatles : Song keys (Beatles : les tonalités de leurs morceaux)
Source : ChartingTheBeatles.com
Auteur(s) : Michael Deal
Technique : infographie
Note : Les Beatles, sans doute l’un des groupes le plus datavisé de tous les temps. En attendant la visualisation des visualisations, voici une nouvelle visualisation sur les scarabées d’outre-Manche. Les données présentées ici sont l’ADN musical du groupe : les tonalités principales de chaque morceau de leur 13 principaux albums. Où l’on apprend donc que les Beatles étaient un groupe principalement “Majeur” notamment en sol, la et mi.


BONUS : Data que l’on touche

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Titre : emoto – Installation
Source : Nand.io
Auteur(s) : Nand.io, Moritz Stephaner, Drew Hemment
Technique : tout pleins de matériaux tous plus physiques les uns que les autres.
Note : Durant l’été, au temps de feu les Jeux Olympiques de Londres 2012, nous avions déjà été émus par les données présentées sur la plateforme Emoto et surtout par leur mise en scène. La fine équipe qui s’est attelée à ce projet en a fait une installation physique interactive présentée lors de l’exposition WEPLAY. Au cœur de cette installation deux objets : une sculpture en mousse de polyuréthanne répartie en 17 modules visualisant les quelques 12.5 millions de tweets collectés et documentés au cours des J.O. Une data-sculpture sur lesquelles sont projetées des informations contrôlables par le visiteur qui souhaite fouiller les données en profondeur. Second objet : un sentigraph (graph de sentiments) de 9,5 mètres de long présentant d’une façon différente ces mêmes données.


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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/ http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/#comments Tue, 04 Sep 2012 10:12:00 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=119387 Owni prend la route avec l'ami Kerouac, se met plein de bulles data dans la tête, plonge dans des océans perpétuels un peu planants et ouvre bien grand les yeux sur ce fichu pétrole, source de tous nos maux passés et à venir.]]> Jack Kerouac a écrit son fameux roman Sur la route en trois semaines sur un rouleau de téléscripteur de 35 mètres de long. D’un trait. Sans marge ni paragraphe. C’est à partir de là que Stefanie Posavec (qui a déjà bossé avec David McCandless sur l’infographie “Droite/Gauche“, si si, vous connaissez sûrement) a eu l’idée de cette très jolie infographie.

La méthodologie est simple : chaque mot du bouquin vaut 0,85 millimètre et chaque nouvelle phrase est célébrée par un virage à droite. Tandis que chaque sujet est fêté par un changement de couleur. Le résultat est juste fascinant. On allait dire planant.

Walmart partout, Walmart nulle part

On reste chez l’Oncle Sam, en moins poétique, pour la prochaine dataviz qui s’appelle “l’invasion Walmart“, du nom de ce “petit” supermarché étasunien qui superdomine le paysage de superconsommation de l’autre côté de l’Atlantique. À l’origine, un journaliste économique qui met à disposition un jeu de données [en] avec la localisation géographique de tous les magasins de la marque aux USA avec leur date d’ouverture. Plusieurs projets ont pu voir le jour grâce à cette libération de données. Et notamment celle du biostatisticien Corey Chivers [en], qui a pondu avec le logiciel R une visualisation de l’évolution de l’ouverture des magasins Walmart à travers le temps et l’espace. Le résultat est plutôt… moche, mais l’important est l’intention et l’efficacité. La couche de beau peut (ou pas, avis aux gmappeurs) venir dans un second temps.

Titi et le beau Romney

Ouvrons à présent la minute “Elections US” (ça va être data-tendu jusqu’en novembre, autant se le dire). Facebook et CNN s’associent pour délivrer leurs “aperçus” de l’élection en dressant une application interactive rouge et bleue [en] qui suit la popularité des candidats Obama et Romney (ainsi que leur vice-président) sur le plus social des réseaux. Le dispositif n’est pas révolutionnaire (cela dit, on est sur CNN, donc le risque de révolution était faible), mais il est proprement réalisé. La vérité, si c’est sur Facebook que la Maison Blanche se joue… ça va être serré.

Des bulles des bulles des bulles

Toujours aux States. Les élections vues par le New York Times, avec cette très belle dataviz décrivant “le chemin qui se construit vers la victoire” grâce à une série d’hypothèses en bulles [en] : chaque état est représenté par une couleur (bleue pour Obama, rouge pour Romney) de différente intensité selon la “solidité” de l’électorat vis-à-vis du candidat. Selon les scénarios proposés, on découvre la situation des deux partis au regard des possibilités : où sont les états qui peuvent faire pencher la balance, quel a été le comportement de ces états-clés il y a 4 ans, etc. Une belle brochette de “au cas où” qui permet d’anticiper les enjeux de manière très claire. Bref, du gros NYTimes comme on l’aime.

Autre exercice délicieux proposé par le roi du datajournalisme, cette couverture de la convention républicaine par le biais d’une analyse lexicale [en] joliment rendue via… des bulles, ici aussi.

Le principe : récupérer le verbatim de tous les discours de la fiesta éléphantesque chez Federal News Service et mettre en scène les mentions des différents concepts, thèmes, personnalités sous forme d’une visualisation épurée. Le nuage de mots-clés en version interactive, où le clic sur la bulle affiche l’ensemble des mentions situées dans l’ensemble des discours. Du bel œuvre – qui ravira même les enfants, les bulles pouvant être déplacées.

Pour en finir avec les bulles, une petite dernière pour la route, cette infographie sur les Jeux paralympiques [en] concoctée par The Telegraph. Techniquement moins impressionnante que les deux premières visualisations (on pourra notamment regretter l’emploi du Flash), elle part toutefois d’une bonne intention de vouloir offrir une lecture synthétique de l’information. Ce qui est quand même ce qu’on demande prioritairement à ce type de prestation. L’application est par ailleurs mise à jour toutes les 5 minutes.

Apparemment le courant passe

La NASA, ce n’est pas que des photos de Mars en haute résolution ou des clichés photoshopés de l’autre bout de l’univers. Un des nombreux satellites en orbite est un pourvoyeur infatigable de big data, traitées et mise en animation par le Studio de Visualisation Scientifique (SVS).

Et, parmi leurs nombreux projets, celui – fascinant – répondant au petit nom de ECCO pour Estimation de la Circulation et du Climat des Océans, dont on vous a déjà parlé en avril. En un mot : comprendre comment fonctionnent les courants marins grâce à des modèles mathématiques bien costaud et un rendu tout autant trapu. Le résutat : le (petit) film Perpetual Ocean, hypnotisant.

Pour compléter cette mise en joie, on pourra désormais mieux appréhender les tenants et les aboutissants du projet grâce à l’entretien du patron su SVS [en] réalisée par Mashable.

Pas d’inquiétude, on a PLEIN de pétrole

Et on va rester dans le film d’animation pour refermer cette veille avec le petit travail data-engagé [en] de l’institut PostCarbon qui s’insurge à sa manière contre une forme de négation du peak oil (le pic pétrolier) qu’il considère comme de la propagande consumériste. Et qu’il tente – avec ses moyens – de contrer en usant de son indéniable talent de narration. On se laisse donc envoûter par ce petit objet drôlement bien fait, même si ça cause anglais.

Lecture de la rentrée

Chez Owni et principalement au pôle “data”, on aime beaucoup la cartographie. On ne saurait donc mieux vous conseiller de lire l’interview de Gaël Musquet, président d’OpenStreetMap France chez nos amis de Data Publica. Un intéressant rappel de l’origine du projet, des difficultés rencontrées, des relations avec les gros acteurs de la carto, de l’avenir d’OSM. Palpitant.

Et enfin – après c’est fini, promis – ce 46e épisode des Data en forme est fortement dédicacé à la sémillante Marie Coussin (#FF @mariecoussin) qui brilla de mille feux durant 18 mois sur le journalisme de données à la sauce Owni, et qui poursuit désormais sa route à elle sur d’autres jolies sinuosités. So Long, and Thanks for All the Fish.

Bonne data-semaine à tous !


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Les data en forme http://owni.fr/2012/02/20/les-data-en-forme-4/ http://owni.fr/2012/02/20/les-data-en-forme-4/#comments Mon, 20 Feb 2012 16:52:04 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=99221 Commençons ce nouvel opus par un voyage au cœur du budget fédéral 2013 de l’administration Obama. La visualisation que nous proposent les équipes du New-York Times est un petit bijou. Certes, les données choisies se prêtent bien au jeu, elles sont intelligemment tamisées et du coup très lisibles. Mais le cadeau que nous font les data-joueurs du NYT est ailleurs : dans les modes d’explorations multiples de ces données.

Ces budgets et leurs évolutions sont présentés sous quatre formes, soit quatre manières de s’y immerger et de les analyser. Cette dataviz propose donc en toute simplicité une vision de ces chiffres et de la politique qui les sous-tend en quatre dimensions. Qui a dit que la visualisation de données permettait de simplifier le monde ? Bien menée, il semble qu’elle permette surtout de rendre compte de sa complexité et des différents points de vue que l’on peut adopter pour observer la réalité.

Restons dans les budgets mais changeons de jeu de données pour aller fouiller les chiffres des fonds attribués à l’Aide Publique au Développement (APD) par les divers pays donateurs. Derrière ce terme un peu opaque d’APD, nous retrouvons l’ensemble des aides allouées par les pays développés aux pays en voie de développement.

Grâce à des treemapBudget4Change permet de visualiser, à l’intérieur de chaque pays bailleur de fonds, quels sont les provenances de ces sommes qui alimentent l’APD. But assumé de cette initiative : assurer un suivi des annonces faites par les différents gouvernements sur le sujet en rendant lisible le circuit de ces fonds qui transitent le plus souvent dans les méandres des lignes budgétaires des ministères ou autres organisations publiques.

Data in the sky

Trêve de chiffres, passons de l’autre côté des données. Point d’interactivité par ici mais des vidéos qui nous emmènent au-delà des data.

Le norvégien Even Westvang a travaillé sur les déplacements de ses concitoyens. À partir des déclarations d’impôts de 2006 et 2007, il a créé “Deluge”, une application codée en C++ permettant de générer d’impressionnantes visualisations autour de ces mouvements de foules. Sa démarche est simple : créons des visualisations marquantes à partir des premières données publiques pour convaincre les administrations de libérer un nombre plus important de jeux de données. Dont acte.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Dans un esprit similaire “Ville Vivante” transforme Genève en un océan de communications. Pour créer cette visualisation, l’équipe du projet (dont l’agence Interactive Things et Lift) a utilisé les données issues des deux millions d’appels mobiles enregistrés quotidiennement par la société de télécommunication Swisscom. Chaque appel laissant une trace géolocalisée, les “devine d’où j’t’appelle” deviennent des vols d’étourneaux flottant au-dessus de la ville.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les pieds sur terre

Le journalisme de données, c’est aussi savoir prendre du recul. Parfois, comme on l’a vu sur les vidéos précédentes, ce sont les lignes de codes qui permettent ce mouvement micro/macro. À d’autres moments, il faut juste littéralement prendre ses distances vis-à-vis du sujet étudié. La preuve en est avec ces vues satellites de paysages agricoles. Quelques centaines de kilomètres d’altitude suffisent pour transformer des sillons creusés au fil des siècles en motifs particulièrement graphiques.

Le designer David Hanauer a d’ailleurs pensé à ceux qui souhaiteraient orner leur salon de ces vues du ciel. Ici pas de zouli coeur de Voh, mais des paysages modelés par les tractopelles de l’Homme, dupliqués, retournés, démultipliés. Toutes ces constructions humaines deviennent d’étranges mosaïques de données imprimées à même le sol. Tout est motif.

#WTDF

Notons, pour finir, que, certes les données peuvent permettre de raconter des histoires mais surtout, à l’inverse, toutes nos histoires sont pleines de données. Grâce à une fidèle data-veilleuse et au réalisateur suédois Tomas Nilsson, découvrons les chiffres que le petit chaperon rouge cache sous sa capeline empourprée.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sur ce, à la semaine prochaine et n’oubliez pas : tout est “données”.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/02/06/les-data-en-forme-episode-19/ http://owni.fr/2012/02/06/les-data-en-forme-episode-19/#comments Mon, 06 Feb 2012 18:43:56 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=97546 En guise d’amuse-gueule, un petit article [EN] sur le design informationnel, où l’on voit bien – à travers le livre Graphic Methods for Presenting Facts de 1917, notamment – que nos infographies d’aujourd’hui n’ont rien de révolutionnaire. On en profite ici pour dire bonjour à Karen, grande veilleuse parmi les veilleurs, pour qui la plupart des liens de journalisme graphique que nous vous fournissons chaque semaine ne sont pas inconnus.

DataWOW

Alors que nous sommes en train de finaliser pour la présidentielle française un très beau joujou dont nous sommes très fiers et que nous avons hâte de vous montrer, nous ne pouvons pas manquer l’occasion cette semaine de faire honneur à deux applications de très haut niveau. Si vous rêviez de vous promener aux confins de la “big data” sans vraiment oser rentrer dedans, en voici deux magnifiques illustrations.

Les plates-formes eXplorer de la société suédoise NComVA manipulent de très gros volumes de données pour créer de remarquables visualisations statistiques. Par exemple, Europe Explorer [EN] permet de naviguer dans un large dataset (téléchargeable) d’informations économiques et démographiques sur les pays européens et de personnaliser (c’est le point fort) l’affichage de ces données – telles que la croissance du PIB, le taux de fertilité, l’espérance de vie à la naissance, ou encore la population par tranches d’âge.

Total Annual Building Energy Consumption for New York City [EN] est une application un poil titanesque réalisée par l’équipe du groupe de recherche du Professeur Viraj Modi, spécialiste de sources d’énergie et de mécanique des fluides à l’université de Columbia. Comme son nom l’indique, cette application interactive veut pouvoir fournir une estimation de la consommation d’énergie de chaque bâtiment new-yorkais à partir d’une étude ad hoc [EN] et d’une méthodologie assez épurée [EN]. Rien qu’imaginer le temps qu’il a fallu pour rassembler les données et les harmoniser… donne un peu mal à la tête. Nous avons là, typiquement, un travail qui pourrait être le reflet idéal d’un monde parfaitement “open data”, dans lequel ce genre d’information serait aisément à la portée de tous.

Datacheap

Une fois n’est pas coutume s’agissant de la campagne présidentielle étasunienne, les éléments incontournables de notre veille cette semaine sont moyennement excitants. Petite déception, vu que le New York Times et le Washington Post nous ont habitués à beaucoup mieux. Ou alors on devient plus exigeants avec le temps, possible aussi.

Pour accompagner un (bon) article d’analyse politique [EN] du discours de l’état de l’Union, le NYT s’est donc fendu d’une infographie [EN] comparant la fréquence d’usage des mots du Président Obama avec ceux prononcés par ses adversaires républicains putatifs. La mise en forme en histogramme est ici assez originale dans le contexte de l’analyse lexicale – pour nous être également prêtés au jeu, on vous confirme que le rendu d’un tel corpus est loin d’être évident à modéliser. En revanche pour le reste, deux écueils majeurs (l’échelle du temps et l’échelle de numération) rendent particulièrement décevante cette expérience : primo, Obama est scruté sur ses quatre adresses à la Nation (2009-2012) tandis que les candidats républicains sont étudiés sur les neufs derniers mois au cours de “plusieurs entretiens”. Secundo, le nombre d’occurrences observées ne dépasse 7 qu’une seule fois – la plupart du temps, on compare des fréquences situées entre 1 et 5 fois ; rendant le diagnostic particulièrement biaisé au vu de la taille du corpus étudié.

La deuxième “déception” de la semaine (les guillemets parce qu’il nous reste un peu d’humilité quand même) provient de la visualisation en treemap [EN] qui accompagne un papier économique plutôt technique [EN, paywall] qui déchiffre les “déficits” Obama et qui établit une comparaison avec ceux provoqués par Bush fils. Le format treemap[EN] est toujours performant pour comparer des budgets (on se souvient de celui, brillant, de Jean Abbiateci) mais on attend – forcément – du WashPo autre chose qu’une pauvre image compressée, des cubes à géométrie variable et des projections jusqu’à 2017.

Datacoq

D’autant que l’économie est un sacré terrain de jeu pour faire de l’infographie et de la bonne datavisualisation. Pour preuve, le blog “Echosdataviz” de Frédéric Vuillod, qui a pondu une vidéo très simple et très didactique à l’occasion de l’introduction en bourse de Facebook. Deux regrets : 18 secondes de pub en pré-roll (désolé) et une vidéo non-embeddable. On va dire que c’est pour faire du business à la française.

Dataworld

Et puisqu’on parle de business à la française, difficile de ne pas évoquer cette semaine le bras armé de la moralisation du capitalisme qui se réunit chaque année à Davos en Suisse. Le célèbre Forum Economique Mondial nous gratifie d’une jolie vidéo – limite décadente – pour présenter le rapport 2012 des “risques globaux” qui peuvent transformer notre planète en véritable chambre de torture si les grands de ce monde ne font rien pour les détruire à la racine. Notre “risque” préféré est sans aucun doute “les graines de la contre-utopie” (“the Seeds of Dystopia”) – symbolisé par des drapeaux, des poings levés et un masque d’Anonymous – et leur “côté sombre de la connectivité” (“the Dark Side of Connectivity”) et son logotype de port USB, véritable empêcheur d’épanouissement humain. Passée la propagande, la vidéo [EN] est objectivement bien foutue, donc pourquoi pas.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Databowl

Heureusement, pour contrer les anarchistes et les hackers, il reste le Super Bowl. On n’insultera ici ni les amateurs ni les détracteurs de ce spectacle en omettant volontiers de donner le résultat de la finale du championnat de football américain, qui vient de se dérouler. A ceux qui douteraient qu’il s’agit bien d’un sport, les laboratoires de Brandwatch ont pondu une application de réputation sociale [en] (basée sur Twitter) des annonceurs figurant dans la liste très courue de ceux qui peuvent se payer 30 secondes de pub pendant cette messe annuelle. C’est marrant, ça parle de sentiment, et donc presque d’amour.

Et en parlant d’amour, on se quitte sur la nécessaire vidéo de la semaine de Stephen Malinowski. Paix et gloire sur vos data !

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Retrouvez les précédents épisodes des Data en forme !

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La revanche des drones http://owni.fr/2012/01/19/revanche-drones-afghanistan-al-qaida/ http://owni.fr/2012/01/19/revanche-drones-afghanistan-al-qaida/#comments Thu, 19 Jan 2012 05:58:46 +0000 Pierre Alonso http://owni.fr/?p=94305

Propulsion d'un drone RAVEN

Dans un avenir proche, les Etats-Unis continueront à adopter une approche active (…) en frappant directement les groupes et les individus les plus dangereux quand c’est nécessaire.

L’annonce ne laisse guère de place à l’interprétation. Elle est inscrite dans le marbre de la stratégie de défense américaine 2012 rendue publique le 5 janvier. “Frapper directement les groupes et les individus les plus dangereux”. Comme auraient pu le faire les militaires américains, jeudi dernier, en éliminant le chef des talibans en Afghanistan, selon plusieurs témoignages recueillis par Reuters.

L’énoncé officialise plus qu’il n’inaugure la “guerre contre la terreur” façon Obama : pratiquer les assassinats ciblés conduits par les forces spéciales et la CIA, depuis le territoire américain, en utilisant les drones. Le même document poursuit :

Alors que les forces américaines se retirent d’Afghanistan, notre effort mondial en matière de contre-terrorisme va être plus largement réparti et se caractérisera par la combinaison d’actions directes et le soutien des forces de sécurité. Faisant nôtres les leçons apprises la décennie précédente, nous continuerons à construire et soutenir des capacités sur mesure adaptées au contre-terrorisme et à la guerre irrégulière.

Exit les “opérations prolongées de stabilisation à grande échelle” des forces américaines. Place est faite au “sur mesure” et aux frappes ciblées. Selon The Bureau of Investigative Journalism qui suit de très près la guerre des drones, 128 frappes ont été conduites dans les zones tribales pakistanaises en 2010,  deux fois plus qu’en 2009. Contre cinq en 2007.

Entre civils et militaires

“L’utilisation des drones est multipliée à partir de 2004. Les Etats-Unis sont les premiers à avoir recours à ces avions sans pilote, suivis par les Israéliens” rappelle le général Michel Asencio, chercheur à la Fondation pour la recherche scientifique (FRS). Aujourd’hui l’armée américaine possède une flotte de quelques milliers de drones, majoritairement dédiés à l’observation. 775 sont dotés de capacités offensives, notamment les Predators et Reaper.

La CIA quant à elle ne possèderait qu’une trentaine de drones, principalement pour la surveillance comme le RQ 170 – dont un appareil a été détourné par les autorités iraniennes le 4 décembre.

Cette nouvelle guerre contre la terreur floute les lignes entre civils et militaires. En témoigne le chassé-croisé de juin dernier à la tête des principales institutions de sécurité et défense. Léon Panetta, directeur de la CIA jusqu’en juin 2011, a été nommé secrétaire à la Défense. “Une façon pour Obama de placer à la tête de l’armée une figure politique démocrate de confiance” interprète Nicole Vilboux, spécialiste de la doctrine militaire des Etats-Unis et chercheur associée à la FRS. “L’US Army est généralement méfiante envers les présidents démocrates, même si Obama bénéficie de plus de crédit que Bill Clinton.”

Lors de son départ de la CIA, Panetta a été remplacé par un militaire de haut-rang, le général Petraeus, ancien du commandement dédié au Moyen Orient, le CENTCOM, et de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) où il avait succédé à Stanley McChrystal. Un homme épinglé pour avoir critiqué trop vertement la stratégie américaine en Afghanistan et le président Obama.

Ces nominations illustrent la stratégie choisie par l’administration Obama, incarnée dans l’utilisation des drones dans les zones tribales pakistanaises, voire au Yémen et en Somalie. “Selon toute vraisemblance, les opérateurs des drones, les techniciens, sont des militaires” avance Nicole Vilboux. Le programme est tenu secret, peu d’informations filtrent sur les assassinats ciblés. Et pour cause : les opérations de la CIA sont couvertes du sceau de la clandestinité

CIA et JSOC

Officiellement, le programme n’existe pas. La Maison Blanche et la CIA refusent de l’évoquer ou de confirmer l’existence des frappes, rapporte le Washington Post qui précise l’implication combinée et alternative de l’agence de renseignement et des forces spéciales sous le commandement du Joint Special Operations Command (JSOC). Anwar Al-Awlaki, membre d’Al-Qaida pour la péninsule arabique (AQPA), a été tué le 30 septembre dernier au Yémen par une frappe de drones commandés par la CIA. Deux semaines plus tard, c’est une frappe conduite par le JSOC qui tua son fils de 16 ans toujours au Yémen.

Propulsion d'un drone RAVEN

“L’entourage de Barack Obama est très favorable à l’utilisation des drones, surtout son conseiller au contre-terrorisme, John Brennan et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton” détaille Nicole Vilboux. S’agissant d’opérations clandestines de la CIA, il revient au président de donner le feu vert final, sans avoir à se justifier auprès de l’opinion publique. D’autant moins que cette nouvelle guerre contre le terrorisme vise à éviter les funestes décomptes de militaires américains tués. “L’utilisation des drones repose sur une nouvelle économie de la guerre, qui s’est développée après la guerre d’Algérie et du Vietnam. La mort de soldats devient insupportables aux sociétés occidentales. Le drone est l’outil idéal : ils sont téléguidés et n’exposent donc pas les soldats” rappelle Gérard Chaliand, spécialiste de l’Afghanistan.

Métro, drone, dodo

En 2025, un tiers de la flotte américaine devrait être composé de drones de combats, soit plus de 900 appareils. “Les pilotes sont remplacés par les machines jusqu’à un certain point, analyse Michel Asencio. Ils ne sont pas entièrement indépendants, un être humain intervient en le programmant avant le vol ou en le pilotant à distance.” De récentes études ont montré que les pilotes de drones souffraient des mêmes symptômes post-traumatiques que les pilotes de chasse :

Imaginez un agent des forces spéciales qui dépose ses enfants à l’école à 8h, va travailler, élimine des insurgés à plus de 8000 km et rentre chez lui le soir à 18h !

La guerre des drones fait école. En Libye, le convoi de Kadhafi prenant la fuite a été stoppé par un tir de drone. Les nouveaux Predators, baptisés Avenger, seront propulsés par des réacteurs leur permettant d’atteindre plus de 600 km/h contre 100 à 130 km/h pour les drones à hélices utilisés aujourd’hui. Peu de chances que Barack Obama abandonne sa “guerre contre la terreur”, censée rompre avec les dérives de son prédécesseur Georges W. Bush.

Les assassinats ciblés de membres d’Al-Qaïda, certains de nationalité américaine, sont illégaux au regard du droit international, rappelle Nicole Vilboux. “Washington prétend agir en situation en situation de légitime défense [au sens de l'article 51 de la Charte des Nations-Unis, NDLR].” Les intrusions sur le territoire pakistanais ont été dénoncées par les autorités d’Islamabad comme autant de violation de sa souveraineté territoriale. Au moins 53 victimes non-combattantes ont été recensées au Pakistan en 2011.


Infographie réalisée par Enora Denis à partir des données du Bureau of Investigative Journalism et parue dans le numéro quatre de la revue Le Jeu de l’Oie.

Photos par Isaf Media (CC-by) via Flickr

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http://owni.fr/2012/01/19/revanche-drones-afghanistan-al-qaida/feed/ 21
Blackout sur l’Internet américain http://owni.fr/2012/01/18/black-out-sopa-pipa-wikipedia-internet-americain/ http://owni.fr/2012/01/18/black-out-sopa-pipa-wikipedia-internet-americain/#comments Wed, 18 Jan 2012 08:04:08 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=94344
L’empire Hollywood attaque Internet

L’empire Hollywood attaque Internet

Aux États-Unis, les lobbyistes des industries culturelles soutiennent plusieurs projets de loi pour renforcer les moyens de ...

Cette fois, la guerre est déclarée. Aux États-Unis, les lobbyistes d’Hollywood font pression pour l’adoption de réformes législatives prévoyant le filtrage et le blocage systématiques des sites soupçonnés d’encourager le piratage d’œuvres protégées. Stop Online Piracy Act (Sopa) à la Chambre des représentants, et Protect IP Act (Pipa) du côté du Sénat, les deux projets de lois ont pour objectif de renforcer (encore) les mesures de protection du copyright. Notamment en faisant disparaître de la toile, purement et simplement, les sites incriminés. Du côté des défenseurs des libertés sur Internet et des grandes entreprises du web, la résistance s’est organisée.

Blackout sur le web américain

Déterminés à faire entendre leur point de vue sur ces lois qu’ils considèrent liberticides, de nombreux sites ont lancé un appel au “blackout d’Internet”. Sous le nom de code “Sopa Blackout Day“, certains sites se rendent volontairement inaccessibles ce mercredi 18 janvier. Ou afficheront en lieu et place de leur page d’accueil un message expliquant pourquoi les lois Sopa et Pipa menacent Internet. Une façon de protester qui n’a pas les faveurs du patron de Twitter, Dick Costolo, qui considère le mode d’action “stupide”et “incongru”.

Après l’agrégateur Reddit, le site d’informations Boing Boing, le moteur de blogs Wordpress, et le réseau Cheezburger, qui fait son beurre sur le dos du LOL et des chats, Wikipedia a rejoint le mouvement.

Jimmy Wales, le fondateur de l’encyclopédie en ligne, a prévenu les étudiants sur Twitter :

Étudiants, attention ! Faites vos devoirs en avance. Wikipedia proteste contre une mauvaise loi mercredi! #sopa

La version anglaise du sixième site le plus consulté au monde sera inaccessible ce mercredi. L’occasion de donner un écho international à cette lutte jusqu’alors cantonnée au réseau.

Sopa mal en point, Pipa prend le relais

L’acte d’accusation contre un Internet libre

L’acte d’accusation contre un Internet libre

Acta dans l'Union européenne et Sopa aux États-Unis. Ces deux textes, en cours d'adoption, autorisent l'administration et ...

Le combat que livre la Silicon Valley à Hollywood n’est pour autant pas terminé. Le système législatif américain a cela de pratique qu’il permet d’introduire deux lois similaires dans chaque assemblée. Si l’adoption du projet de loi Sopa est remise en question, Pipa sera à l’ordre du jour des sénateurs dès le 24 janvier.

Côté Chambre des représentants, les députés américains semblent reculer sous la pression de la contestation, organisée notamment par les “geeks”. Sur le site de la Maison Blanche, une pétition en ligne réclamant un veto présidentiel à l’encontre de Sopa a recueilli plus de 50 000 signatures. L’administration Obama s’est prononcée contre un filtrage du réseau pour lutter contre le piratage :

Bien que nous pensons que le piratage en ligne [...] est un problème sérieux, qui nécessite une réponse législative forte, nous n’accorderons pas notre soutien à une loi qui réduirait la liberté d’expression, augmenterait les risques en terme de cybersécurité et entamerait un Internet mondial, innovant et dynamique.

Il semble que les experts de la Maison Blanche ont entendu les craintes des spécialistes du réseau, qui redoutaient notamment que le filtrage DNS n’atteigne l’architecture d’Internet.

Pour autant, la mobilisation reste de mise. Officiellement, Sopa n’est pas encore jetée aux oubliettes, et le Protect IP Act est quant à lui loin d’être enterré.

[MAJ 9h06]

Google a mis en ligne une infographie appelant à se mobiliser contre Sopa. Son directeur des affaires juridiques, David Drummond, explique dans un article de blog que Pipa et Sopa constituent une censure du web qui risquent de nuire au business.


Illustrations CC Ophelia Noor pour Owni.fr

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[ITW] Un lobbyiste numérisé en campagne http://owni.fr/2011/10/05/itw-un-lobbyiste-numerise-en-campagne-ps-thieulin/ http://owni.fr/2011/10/05/itw-un-lobbyiste-numerise-en-campagne-ps-thieulin/#comments Wed, 05 Oct 2011 13:50:59 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=82158

Fondateur dela Netscouade, une agence de communication et d’influence sur Internet, Benoît Thieulin devrait jouer un rôle important dans les opérations de lobbying du PS sur Internet pendant la présidentielle. En 2007, il coordonnait la campagne web de Ségolène Royal. Et jusqu’au mois de juin 2011 il pilotait la communication de la campagne pour la primaire d’Arnaud Montebourg. Analyses et confidences sur les évolutions numériques des dernières années et leurs implications pour les candidats à la présidentielle de 2012.

Dans les différents partis, on entend dire qu’une campagne électorale ne se gagne pas sur le web. Qu’en pensez-vous ?

On pourrait sortir du sujet pour lui trouver une illustration plus forte. Il y a beaucoup de journalistes qui ont basculé de la “techno-méfiance” à la “techno-béatitude” à l’occasion du printemps arabe. En disant en particulier qu’il fallait bien reconnaître que cette fois-ci, la révolution a eu lieu sur Internet. Je pense qu’il faut préciser les choses. Une révolution, ça se fait dans la rue.

Et Internet a joué un rôle absolument clé, à mon avis à deux points de vue : d’une part le façonnement des esprits, donc au fond un travail culturel qui a probablement armé dans les têtes les révolutions arabes, et d’autre part ce que certains appellent la synchronisation. Le problème que l’on rencontre à ce moment là est de savoir comment faire pour descendre massivement dans la rue. Et là, Internet joue un rôle clé. Tous les outils des médias sociaux permettent de pouvoir programmer une mobilisation sur le terrain de manière extrêmement efficace et rapide. Les révolutions arabes ont-elles eu lieu sur Internet ? La réponse est clairement non. Est-ce qu’elle n’auraient pas eu lieu sans Internet ? La réponse est probablement oui.

En terme d’outils, également ?

Internet ne se joue pas sur Internet. La grande nouveauté de la campagne d’Obama, et probablement aussi ce que nous montre l’exemple des pays arabes, c’est qu’Internet aujourd’hui est autant un outil d’information qu’un outil d’organisation et de mobilisation dans le monde physique. Ce serait un contresens d’imaginer que l’organisation et la mobilisation, parce qu’elles se font sur Internet, ont pour objectif Internet. Obama utilise Internet pour envoyer un million de personnes frapper à des portes ou passer des coups de téléphone. Les révolutions arabes utilisent Internet pour organiser leurs manifestations dans la rue. Internet ne sert plus uniquement à organiser un terrain sur Internet, c’est une plateforme d’organisation et de projection sur d’autres terrains.

Il faut arrêter d’imaginer que les mondes sont cantonnés. Aujourd’hui, je ne dirai plus qu’Internet est un nouvel espace social, mais plutôt qu’Internet est imbriqué, entrelacé dans notre vie sociale.

“Internet ne veut plus dire grand chose”

C’est la différence avec 2007 ?

Pas vraiment, puisqu’en 2007, tout cela était en germe. Je pense qu’en fait, Internet ne veut plus dire grand chose. Je parlerai plutôt de “monde numérique”. La question est plutôt de savoir si on peut se passer du numérique et de ses problématiques dans une campagne. La réponse est clairement non. Ensuite, ce même numérique s’instille dans toutes les autres dimensions d’une campagne. On est donc obligé d’en tenir compte. Il y a quatre ou cinq ans, Internet était un sujet quasi-en soi. Aujourd’hui, Internet lui-même ne veut plus dire grand chose, et les questions tournent beaucoup plus autour des interactions numériques, de l’information digitale.

Vous pensez que c’est un sujet qui doit être pensé comme transversal, notamment par les états-majors des partis? Le PS par exemple n’a plus de secrétaire national chargé du numérique…

Qu’il n’y ait plus de secrétaire national au numérique n’est pas forcément un mal. Je suis en accord avec l’idée d’un numérique touchant tous les secteurs. Pourtant il semble judicieux de faire du cas par cas pour juger de son utilité. Aujourd’hui, l’imbrication entre le numérique et le physique est totale, et ça n’a pas grand sens de vouloir séparer les sujets. Les argumentaires sont pensés, conçus et diffusés en grande partie sur Internet. Ce n’est pas un sujet numérique en soi. En revanche, la fluidification de ces échanges ou la manière avec laquelle ils peuvent être conçus grâce au numérique impactent la campagne.

Par exemple, on ne peut pas faire plus physique qu’un meeting. Et pourtant, pour faire venir du monde, pour lier ensuite la relation avec ceux qui vont y aller ou la réflexion sur les sujets qui devront être abordés par le politique, on a besoin du numérique. Ce qu’a montré Obama et qui était très fort, c’est qu’aujourd’hui il faut unifier la chaîne de commandement. Il n’y a plus de campagne Internet d’un côté et de campagne physique de l’autre. On n’a pas pu le faire en 2007, parce qu’il était trop tôt.

C’est ce qui semble se dessiner pour 2012 ?

J’espère que ce sera le cas pour 2012 ! Il ne doit plus y avoir de déconnexion. La prise de conscience du fait que le numérique s’est emparé de tous les sujets et qu’il est nécessaire semble être effective

Au niveau de l’UMP et du PS en tous cas, des outils sont mis en place, via la géolocalisation par exemple. L’échec des Créateurs de possibles, notamment, peut-il s’analyser par une absence de prise en compte des questions numériques?

Bien sûr. Il est évident que le PS et l’UMP ont senti qu’il y avait quelque chose à faire, en comprenant vaguement qu’Obama avait innové dans sa campagne, notamment sur Internet. Gauche comme droite ont envoyé des gens là-bas. J’ai moi-même fait partie de la mission Obama pour la gauche. Et tous ont voulu en tirer quelque chose. Il se trouve qu’il y a eu une différence majeure dans les deux analyses.

D’un côté, il y a eu compréhension qu’en fait, la grande nouveauté de la campagne d’Obama n’avait pas été dans l’action sur le terrain numérique (Internet comme support du débat d’idée) mais qu’au contraire, la nouveauté se situait sur des questions d’organisation logistique et de mobilisation, qui se faisaient à partir d’Internet, mais pour aller à la conquête de terrains physiques.

Au début de la conception de la Coopol , quand on avait des échanges par média interposés avec le camp d’en face, la question qui émergeait était : “est-ce qu’Internet doit servir comme plate-forme de débats ou est-ce qu’au fond la question n’est pas plus basique, plus concrète, plus logistique et opérationnelle?”. Un parti doit mettre à disposition des outils pour favoriser l’organisation interne d’une campagne.

Pour moi, un parti politique a deux fonctions essentielles : être un système qui fait émerger des élites politiques et ensuite, organiser logistiquement la conquête du pouvoir. Sur ce point, Internet peut jouer un rôle absolument essentiel. La CooPol, ce n’est jamais qu’essayer de traduire dans un environnement français cette logique d’organisation et de mobilisation. Ce sont des outils très simples. On est parti du community organiser en se disant que l’équivalent au PS était le secrétaire de section, et on s’est demandé ce dont concrètement il avait besoin. Les bonnes idées sur Internet ne sont pas forcément hyper-complexes. Twitter ça tient en 140 caractères et c’est un outil d’échange d’informations et de partage. Le mec a eu une idée géniale, mais ce n’est pas une grammaire complexe. Beaucoup d’innovations technologiques sont en réalité des innovations d’usage et des innovations sociales. Elles ne sont pas hyper-compliquées. La CooPol, cela sert à organiser des réunions, des listes de diffusion ou un tractage…

Et ça fonctionne, le parti le promeut?

Oui, ça fonctionne pas trop mal et le parti le promeut. Par rapport à la sociologie du PS, là où les secrétaires de section sont plutôt jeunes et plutôt geeks, ça marche bien. Évidemment, cela fonctionne mieux dans les zones urbaines que dans les zones rurales, mais globalement ça marche pas trop mal. On ne révolutionne pas complètement le parti mais cela pose les jalons d’une organisation nouvelle.

Ce qui est aussi intéressant c’est que l’UMP, au lancement de la CooPol, a eu cette phrase terrible : “ils sont en train de faire un intranet pour apparatchiks”. C’est marrant, parce que cette phrase se voulait méchante mais que sans s’en rendre compte, le parti majoritaire mettait le doigt sur ce qui allait faire le succès de la CooPol : c’est un outil assez basique, mais c’est ça qui marche.

“La grosse nouveauté de 2012, c’est une forme de re-médiation”

Dans cette campagne, il y a aussi une évolution concernant ce que certains appellent “l’infowar”, ou guerre de l’information. Les choses ont évolué dans ce secteur depuis 2007, et il semblerait que les partis aient pris conscience de cette nouveauté, notamment par l’utilisation des réseaux sociaux.

Cela amène à parler du deuxième effet, peut-être le plus novateur, et au moins aussi important que la mobilisation et l’organisation logistique pour les appareils : Internet est devenu l’espace essentiel du débat public.

Beaucoup plus que la télévision, mais pas opposé à celle-ci. Internet vient souvent en complément de la télévision. La télévision reste un élément-clé du débat public, notamment pour fixer l’agenda politique. Si Nicolas Sarkozy va au journal de 20 heures pour parler de sécurité, tout le monde parlera de sécurité. Vous aurez beau dire sur Internet que vous voulez parler de l’inefficacité des caméras de surveillance, on parlera de sécurité. En revanche, ce débat public a moins lieu à la télé, pour une raison très simple: les gens ont envie de participer.

Et quand vous regardez un débat à la télévision, vous le faites par procuration, vous ne débattez pas, et ce n’est pas envoyer trois SMS qui change quelque chose. De plus en plus, quand vous regardez le journal ou un talk-show politique, ça déclenche, pour une partie encore minoritaire des spectateurs, de la discussion ou de la recherche d’information sur Internet.

Le centre de gravité du débat public s’est déplacé des anciens médias vers les nouveaux. Et dans les nouveaux, il y a des règles qui elles aussi ont évolué depuis quatre ou cinq ans. A cette époque, il n’y avait pas 25 millions de Français sur Facebook, mais une élite de blogueurs surinformés qui adoraient aller à la source de l’information, sur les sites des partis politiques notamment. Je pense que ce qu’on a vécu en 2006-2007, cela a été une forme de désintermédiation qui s’est poursuivie mais qui a été beaucoup au bénéfice des blogueurs et des politiques. En gros, ils discutaient directement ensemble sur Internet. Je pense que cette parenthèse se referme globalement. La blogosphère ne disparaît pas mais redevient ce qu’elle est au fond: un domaine d’expertise très intéressant. En revanche, la forme qui venait concurrencer les journalistes et éditorialistes a fortement baissé. Et les 25 millions de Français sur Facebook y discutent tous les jours ou sur d’autres médias sociaux, de politique. Ils en discutent peu et ne vont pas avoir le temps ni l’envie de décortiquer un discours entier de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy. En revanche, ils vont discuter. Et comment ? A partir d’informations qu’ils vont trouver sur Internet et plutôt dans des formats enrichis.

C’est la grosse nouveauté de 2012 : il y a une forme de re-médiation. Les internautes ont besoin de nouvelle médiation numérique, et ces nouvelles médiations vont s’incarner dans des contenus enrichis, ce n’est pas pour rien que j’en parle à OWNI.

“Les journalistes sont en train de revenir au centre du débat public”

Ça veut dire qu’un acteur traditionnel largement régénéré par Internet émerge avec une fonction clarifiée. Je pense que les journalistes sont en train de revenir au centre du débat public. Ils le sont surtout sur Internet, avec de nouveaux types de moyens et de nouvelles missions : il s’agit moins du monopole de la production d’information que du décryptage et de l’analyse, sur des formats pédagogiques. Par exemple une infographie qui me compare les programmes fiscaux de Sarkozy et de Hollande me rendra beaucoup plus service qu’un billet gigantesque d’un blogueur fiscaliste. Cette différence résume probablement la différence qu’il y aura entre 2007 et 2012.

2007 c’était l’heure de gloire de la blogosphère, les partis politiques discutaient avec une élite surinformée que sont les blogueurs. Aujourd’hui, on vit une forme de re-médiation, et le débat public se fait sur Internet, mais avec de nouveaux types de journalistes, plus décrypteurs et plus pédagogues.

Effectivement, ce qui se prépare dans certaines rédactions tourne autour de ces questions. En revanche, il y a de sujets qui peuvent émerger des réseaux sociaux, qui ne sont pas à l’agenda mais qui peuvent être repris par les partis politiques. La perméabilité entre médias dits “traditionnels” et médias en ligne est accrue par rapport à 2007. On parlait de transversalité des sujets liés au numérique et de non-prise en compte du sujet numérique en tant que tel. Il semble qu’il y ait une différence fondamentale entre le PS et l’UMP sur ces questions, le parti majoritaire se positionne sur le fait qu’il fasse du fond, notamment par la mise en avant de leur secrétaire nationale au numérique Laure de la Raudière. Est-ce que cet argument vous paraît important ?

Ce qu’il est important de préciser, c’est qu’il vaudrait mieux séparer définitivement les questions de communication et de campagne des sujets strictement numériques. Je suis payé pour savoir qu’une campagne se passe en particulier sur Internet, et je pense qu’on peut en dire des tas de choses intéressantes, mais je pense que ça n’a rien à voir avec l’injection du numérique dans toutes les politiques publiques. Déjà la première chose c’est que les partis politiques devraient les séparer absolument. Je pense que cette confusion, entre sujet d’un côté et objet de l’autre, est très mauvaise.

Peut-être de manière plus fondamentale encore que sur Internet comme outil de campagne, la différence entre le PS et l’UMP est plus grande sur le fond des sujets. Je crains que pour l’UMP le bilan en matière numérique soit mauvais. Je ne pense pas que l’administration électronique ait fait d’énormes progrès. Les opendata restent encore balbutiantes et c’est probablement un sujet qu’on a toujours vu comme rapide à faire alors qu’il s’agit de problèmes structurels, notamment sur la manière de produire des données. Même aux États-Unis c’est une fausse promesse depuis le début, et on sait très bien qu’il faudra dix ou quinze ans pour que les administrations commencent à produire du digital.

Et sur le reste?

En terme de pédagogie et d’innovation, le bilan du sarkozysme numérique est globalement très faible, alors qu’il s’agit pourtant d’un boulevard de croissance et d’un levier de transformation du monde qui est énorme. Le seul bilan en fait, c’est Hadopi.

“Hadopi n’est pas l’alpha et l’oméga du débat sur le numérique”

Il semble quand même que Nicolas Sarkozy a compris qu’Internet était important en termes économiques, notamment avec la séquence de l’e-G8 puis du CNN ?

Le fait que l’on se mette à parler de numérique à l’eG8 a plutôt été une bonne chose. Je ne vais pas dire le contraire: j’y suis allé et j’ai trouvé ça plutôt pas mal. En revanche, j’aimerais qu’on me dise quels ont été les vrais soutiens, les grands projets emblématiques dans ces domaines, parce que je peine à les voir. J’ai fait partie de ceux qui gueulaient et qui ont été assez intraitables vis à vis de mes amis au PS, et avec d’ailleurs moins de sévérité pour Europe Écologie, dont je continue de penser qu’ils sont quand même plus innovants sur ces sujets-là, culturellement plus en phase, ça paraît assez évident.

Mais il faut reconnaître que depuis deux trois ans, probablement sur Hadopi d’ailleurs, qui a été la pierre angulaire de ce basculement, la gauche social-démocrate a vraiment pris la mesure du changement culturel dans lequel on est avec la révolution numérique, et elle a pris des décisions. Si vous regardez ce qu’a fait Christian Paul depuis deux ans, que ce soit sur la neutralité du net ou sur Hadopi, on peut dire que le PS a énormément progressé sur ces questions. Et je le dis avec d’autant plus de franchise et de sincérité que ce n’était pas forcément le cas avant. Je me réjouis donc de ce changement, qui je pense a irrigué tout le monde.

Globalement le PS a vraiment opéré un tournant sur le sujet numérique, et ça va se voir dans la campagne, c’est évident.

Ça commence à se voir déjà, notamment avec les propositions de Martine Aubry, avec la fameuse taxe sur les FAI. Ce qu’on peut envisager à ce sujet, c’est que l’UMP, qui a mis la focale sur l’économique et parle aux industriels du net, joue de cette impression de rupture entre les PS et l’économie.

C’est un sujet assez protéiforme, cette taxe sur les FAI, parce que cela fait référence à plein d’autres débats. Si on se met à penser à des taxes, ou autres, c’est parce qu’on doit gérer la dette, et qu’il y a un problème de financement des politiques publiques. C’est aussi le résultat d’une prise de conscience européenne qu’il existe un dumping fiscal, et qu’il y a un certain nombre d’entreprises qui, en s’implantant dans tel ou tel État membre, arrivent à contourner la fiscalité nationale. En particulier dans le secteur numérique, il y a beaucoup de multinationales américaines qui bénéficient de TVA ou d’impôts sur les sociétés plus faibles. C’est cette question là qui est importante, pas forcément la réponse. Je ne suis pas sûr d’être très favorable aux taxes d’une manière générale, je préfère l’impôt. En tous cas, il ne me semble pas voir dans ce débat une gauche qui comprendrait moins ces sujets là que la droite.

Ce n’était pas mon propos, mais il semble que pour un certain nombre de propositions, le décalage entre le PS et les entrepreneurs du numérique pourrait à un moment ou à un autre poser problème.

Vous savez, Hadopi a montré que le décalage entre tout le secteur des entreprises innovantes et l’UMP était assez important. Free était autant contre Hadopi que la petite boîte du coin qui fait de l’opendata. Les juristes et les économistes étaient contre. Hadopi constitue le boulet numérique de ce mandat.

D’ailleurs en ce moment, on assiste à un changement de communication de la part de l’Hadopi, notamment en se positionnant comme la seule autorité indépendante qui pourrait s’emparer des sujets numériques après 2012.

Changement de communication, oui. Mais la loi n’a pas été changée. C’est probablement une manière de sortir par le haut du gouffre Hadopi, et c’est plutôt malin. A un moment donné de toute façon, il faut bien passer à autre chose. Hadopi n’est pas l’alpha et l’oméga du débat sur le numérique, mais par contre ça reste à leur bilan, et ça montre qu’il n’y a pas si longtemps, il y avait une grande incompréhension de la part du gouvernement sur ces questions. Pour une fois, le PS s’est retrouvé du bon côté, les débats sur la loi Davdsi avaient été plus compliqués.

On entend aussi que l’UMP serait plus pragmatique.

Dans le champ que je connais bien, qui est celui de l’innovation numérique, je n’ai pas vu de Small Business Act à la française, j’ai vu plutôt un statut de jeune entreprise innovante battu en brèche, le crédit impôt recherche qui continue d’être bouffé par les grandes entreprises. Soyons pragmatiques justement : je ne suis pas sûr que la France ait pris tout le tournant de ce qu’est aujourd’hui l’innovation.

Et c’est dommage, parce que la société française est probablement l’une des plus connectées au monde, qu’elle est hyperdynamique sur ces sujets, notamment la jeunesse qui est hyperactive sur les médias sociaux. On n’a pas à rougir de ça en France, notamment par rapport aux États-Unis, où je vais souvent : il n’y a aucun décalage d’usage. Il faut aussi reconnaître que le dynamisme du marché de la connexion Internet a joué favorablement. L’île de France et Paris reste un cluster quasiment sans aucun équivalent en Europe continentale. Ça devrait être l’objet d’une attention particulière pour promouvoir tout ça, pragmatiquement justement.

J’espère que les deux camps s’y mettront, parce que c’est une chance. Et que pour l’instant cette chance, on ne peut pas dire qu’elle ait été favorisée.


Photos via Flickr, La Netscouade [cc-by]
Illustration de Loguy pour Owni /-)

A lire également: le portrait de Benoît Thieulin chez Silicon Maniacs.

Merci à Abeline Majorel pour sa relecture attentive.

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Coup d’oeil sur la dette américaine http://owni.fr/2011/08/01/coup-doeil-sur-la-dette-americaine/ http://owni.fr/2011/08/01/coup-doeil-sur-la-dette-americaine/#comments Mon, 01 Aug 2011 08:59:45 +0000 Alexandre Léchenet http://owni.fr/?p=75194 Aux États-Unis, démocrates et républicains sont arrivés à un compromis de dernière minute sur la dette la nuit dernière. Cette dernière atteignait le plafond légal, faisant craindre un défaut de paiement ou une rétrogradation de la note de la dette américaine par les agences de notation. Le Président français, quant à lui, tente de faire voter une “Règle d’Or” dans la Constitution imposant des limites au déficit. La question de la dette permet de proposer un nombre important de visualisations autour de cette question.

Tout d’abord, pour vous faire une idée, le compteur de la dette tourne toujours sur Internet et à Times Square.

La visualisation la plus impressionnante est sans doute celle proposant de voir ce que représente la dette en billets physiques. On se rend compte que les 1,4 trillions de dollars deviendrait le plus haut gratte-ciels de New-York s’ils étaient constitués de billets de 100 dollars.

Le New York Times propose lui de détailler la dette américaine, pour comprendre sa construction dans le temps. Où l’on voit que la partie la plus importante de la dette a été contractée par Georges W. Bush, avec ses nombreuses lois proposant des réductions des taxes. Une autre permet de voir comment, à cause notamment des guerres en Irak et en Afghanistan, le déficit s’est construit dans le temps.

La Maison-Blanche n’a d’ailleurs pas hésité à reprendre les mêmes chiffres et la même présentation, avec une légère différence de couleur. Histoire de bien montrer que Barack Obama ne fait qu’hériter des dépenses colossales de son prédécesseur. Anthony Hamelle souligne d’ailleurs que ces données, montrant les responsables de la dette, ne montrent pas les fenêtres politiques qui auraient permis de la redresser, par exemple. Les données ne disent que ce que l’on les laisse dire.

En France, la question de la Règle d’Or permet de revenir sur le déficit sans toutefois le mettre en image. LeMonde.fr a proposé par exemple deux graphiques dans la même idée que les états-uniens.

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Billet initialement publié sous le titre “Coup d’oeil sur la dette” sur le Datablog d’OWNI

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Parlons boulot, pas politique! http://owni.fr/2011/07/16/parlons-boulot-pas-politique/ http://owni.fr/2011/07/16/parlons-boulot-pas-politique/#comments Sat, 16 Jul 2011 13:00:09 +0000 Alexandre Léchenet http://owni.fr/?p=73876 Déjà en campagne pour sa réélection en novembre 2012, et à l’occasion du lancement à la Maison-Blanche, par Twitter, de la plate-forme Town Hall, Barack Obama s’est prêté à une interview en moins de 140 caractères. Grâce au hashtag #AskObama, près de 65 000 questions, selon Twitsprout, ont pu lui être posées avant le 6 juillet.

Avant de commencer l’analyse de ces 65 000 tweets, on peut noter tout d’abord qu’encore une fois, Barack Obama s’est inspiré de Ségolène Royal, puisque la veille, elle répondait aux tweets utilisant le hashtag #QASR. Sans d’ailleurs se départir de son flegme face à des questions lui demandant si elle avait “le seum contre Martineen disant :

C’est contre le chômage, les injustices, les précarités, les discriminations, etc, que “j’ai le seum”.

Retournons à la Maison-Blanche. Parmi ses 65 000 questions, un utilisateur de Buzz Feed a repéré les questions les plus “stupides”, souvent posées à Barack Obama par des membres des Tea Parties, lui demandant de produire à nouveau son acte de naissance.

"Où est le vrai certificat de naissance ?"

En temps réel, l’équipe de Twitter à la Maison-Blanche ne posait que les questions les plus partagées, celles ayant été le plus retweetées. Et pour les départager, Mass Relevance fournissait des outils de visualisations et de curation pour éviter les tweets déplacés, notamment.

La questions la plus retweetée concernait la marijuana (4911 retweets) rappelant l’activisme dont avait fait preuve ses soutiens lors de la création du Citizen Briefing’s Book pendant la période de transition du Président-élu. Activisme inutile, puisque le Président n’a pas répondu à cette question. En 2008, il avait signalé qu’il n’était pas en faveur d’une légalisation.

Ce que n’ont pas manqué de remarquer les analystes, c’est la teneur des tweets. Parlant principalement d’économie et de travail, les tweets ne jouent pas du tout dans la même cour que les questions habituelles des journalistes.

Les journalistes parlent-ils trop de politique alors que les citoyens s’intéressent eux des questions plus pragmatiques ?


Article initialement publié sur la datablog d’OWNI

Crédits Photo FlickR CC by-sa Geoff Livingston

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La chute d’Oussama ben Laden http://owni.fr/2011/05/03/la-chute-doussama-ben-laden/ http://owni.fr/2011/05/03/la-chute-doussama-ben-laden/#comments Tue, 03 May 2011 14:43:52 +0000 Alexandre Léchenet http://owni.fr/?p=60745 Navigation rapide

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(toutes les heures sont celles du fuseau horaire de Washington D.C.)

Le dessous des renseignements

2007 : les services de renseignements états-uniens découvrent pour la première fois le nom du messager de Oussama Ben Laden sans parvenir à le localiser, notamment grâce à des informations obtenues de détenus à Guantanamo, publiées le 24 avril 2011 par Wikileaks.

2009 : Robert Gates, Secrétaire à la Défense, déclare que cela fait maintenant des années que toute trace de Oussama Ben Laden est perdue.

2009 : les services de renseignements identifient des zones au Pakistan où le messager et son frère ont opéré sans pouvoir définir précisément où ils vivent.

Localisation de la cache d'Oussama ben Laden

août 2010 : les services de renseignements localisent le lieu de résidence du frère, une enceinte au nord d’Islamabad, dans la ville d’Abbottabad. L’enceinte est suffisamment large et sécurisée pour pouvoir héberger une cible de plus grande valeur qu’un simple messager. C’est une résidence à un million de dollars, entourée de murs de 4 mètres 50. La NSA et la NGA, selon une note de Leon Panetta, directeur de la CIA,  dans un effort coordonné, parviennent à collecter des données et notamment le fait que la maison n’était reliée ni à l’Internet, ni au téléphone, ce qui est une preuve de plus de l’importance de la cible.

septembre 2010 : la CIA commence à travailler avec le Président Obama sur la base d’évaluations qui les amènent à penser qu’Oussama Ben Laden pourrait être dans cette enceinte. Aucune preuve visuelle ne viendra jamais confirmer cette déduction jusqu’à l’assaut.

21 janvier 2011 : Oussama Ben Laden demande à la France de faire partir ses troupes d’Afghanistan pour espérer une libération des otages dans une cassette audio diffusée par Al-Jazeera. Ce sera son dernier message publié.

mi-février 2011 : le gouvernement des États-Unis détermine que, sur la base de renseignements sains, la piste de l’enceinte protégée de Abbottabad doit être suivie agressivement et mener à des actions. La résidence se situe au Pakistan, dans l’espace aérien protégé, interdisant son survol par des drones de surveillance, qui auraient pu éveiller l’attention des habitants et qui ne pouvaient pas transporter suffisamment de munitions pour détruire la résidence.

Détails de l'enceinte hébergeant Oussama ben Laden

14 mars : le Président Obama démarre une suite de rencontres avec son National Security Council pour développer différents moyens de capturer Oussama Ben Laden. Parmi ceux-ci, le bombardement de l’enceinte avec des munitions de 900 kg est envisagé. Cette idée fut abandonnée lorsqu’ils se rendirent compte des dégâts collatéraux possibles ainsi que du fait que sous les décombres de la résidence, aucune preuve ne pourrait être fournie ni de la présence et ni du décès d’Oussama Ben Laden.

29 mars : deuxième rencontre du National Security Council

Situation de la base annexe en Virginie

7 avril : répétition par les SEAL des opérations prévues, dans une enceinte reconstituée intégralement au nord de Kaboul, en Afghanistan. Les SEAL, Sea, Air and Land, sont les forces spéciales de la Navy basées dans l’annexe de Dam Neck en Virginie. Grâce à l’action du Général McChrystal, ces unités opérationnelles sont coordonnées avec des agents de renseignements. Ils ont développé des technologies et des modes d’opérations, notamment grâce à un accès en temps réel aux bases de données biométriques fédérales permettant d’identifier les gens quasiment immédiatement.

12 avril : troisième rencontre du National Security Council

13 avril : deuxième répétition par les SEAL des opérations près de Kaboul.

19 avril : quatrième rencontre du National Security Council

28 avril : cinquième rencontre du National Security Council. Le Président demande la nuit pour faire son choix. Plus d’une centaine de personnes est au courant, pressant le Président à se décider.

29 avril : avant de s’envoler vers l’Alabama, le Président Obama autorise l’opération d’assaut grâce aux hélicoptères, l’option la plus risquée, mais celle assurant le plus de preuves. Elle est planifiée pour le samedi, puis repoussée au dimanche pour des raisons météorologiques.

30 avril, 22:15 : le Président Obama prononce un discours humoristique lors du Dîner des Correspondants Étrangers.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Lancement de la mission Geronimo

Barack Obama en situation room

1er mai, 14:00 : le Président Obama rencontre une dernière fois l’équipe de sécurité nationale pour revoir les détails de l’opération. Le but de la mission est la capture ou le meurtre d’Oussama Ben Laden.

1er mai, entre 14:00 et 15:15 : par une nuit sans lune, quatre hélicoptères MH-60 améliorés décollent probablement de la base aérienne secrète de Ghazi. La partie la plus sensible de la mission commence, étant donné que le Pakistan n’est pas prévenu et qu’il faut donc éviter leurs radars. À leur bord, une quarantaine de SEAL, les membres des forces spéciales de la Navy. Il semble que l’opération soit le fruit d’un travail entre la CIA et le Joint Special Operation Command. La présence de la CIA a été souhaitée par Barack Obama et Leon Panetta. L’équipe en question est DevGru.

Hélicoptère MH60 en démonstration

1er mai, 15:15 : l’assaut est donné. Des tirs sont échangés avec les habitants de la résidence. Oussama Ben Laden dort alors au 3e étage de la résidence. Durant l’assaut, qui a duré 38 minutes, 22 personnes seront tuées ou faites prisonnières. Aucune victime du côté militaire.

L'administration suit le déroulement des opérations en situation room

1er mai, 15:58 : Sohaib Athar annonce sur Twitter qu’un hélicoptère survole Abbottabad, ce qui est très rare selon lui. C’est un consultant en informatique qu’y s’est installé dans la région pour vivre tranquillement.

1er mai, 15:50 : on signale au Président Obama qu’Oussama Ben Laden, nom de code Geronimo, a été identifié, notamment grâce à l’aide d’une de ses femmes qui prononce son nom. “We’ve IDed Geronimo“. Le contact visuel avec Oussama Ben Laden ne dure que quelques secondes. Il est tué de deux balles dans la tête et le torse un peu plus tard durant les échanges de tirs.

Geronimo E KIA

1er mai, 16:09 : Toujours sur Twitter, Sohaib Athar rapporte une explosion assez importante à Abbottabad. Sûrement la destruction par l’armée états-unienne d’un hélicoptère ayant subi une panne électrique. Elle ne souhaitait pas que le véhicule reste en leur possession.

1er mai, vers 16:15 : Des chasseurs pakistanais, alertés par l’explosion, tentent d’intercepter les hélicoptères. Le Pakistan n’a été tenu au courant de la mission qu’à la fin de celle-ci, l’administration ayant préféré éviter les fuites en partageant trop de détails sur la mission.

1er mai, autour de 17:45 : les hélicoptères atterrissent en Afghanistan. À son bord, le corps d’Oussama Ben Laden. Il sera identifié grâce à l’ADN récupéré sur le cerveau de sa soeur, conservé depuis le décès de celle-ci à Boston, ainsi que grâce à une comparaison de son visage avec des photos grâce à des logiciels biométriques. Les hélicoptères transportent également des ordinateurs, des clés USB et des disques durs trouvés sur place destinés à être analysés.

1er mai, 19:01 : on signale au Président Obama qu’il est hautement probable qu’Oussama Ben Laden soit mort. Tout au long de l’opération, l’administration a pu suivre le déroulement depuis la Briefing’s Room.

1er mai, 22:24 : Keith Urbanh, chef de cabinet de l’ancien Secrétaire d’État Donald Rumsfeld, annonce sur Twitter :

J’ai été prévenu par une personne respectable qu’ils ont tué Oussama Ben Laden.

1er mai, dans la soirée : Barack Obama appelle Bill Clinton et George W. Bush pour leur annoncer le décès d’Oussama Ben Laden.

1er mai, 23:35 : dans une annonce télévisée, le Président Obama annonce la mort d’Oussama Ben Laden.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

2 mai, 0:40 : Sohaib Athar réalise qu’il a raconté en direct sur Twitter l’assaut sur la résidence d’Oussama Ben Laden.

Barack Obama félicite son équipe après son annonce à la télévision

2 mai, vers 1:00 : le corps d’Oussama Ben Laden, transporté jusqu’au porte-avions USS Carl Vinson, est préparé, d’après l’administration états-unienne, selon le culte musulman puis jeté à la mer. Les arguments en faveur de cet ensevelissement marin sont la difficulté de trouver un pays prêt à accueillir la dépouille ainsi que le souhait volontaire de ne pas créer un lieu de pèlerinage. Des photos du corps d’Oussama Ben Laden existeraient mais l’administration hésite encore à les rendre publiques, de même qu’une vidéo de l’ensevelissement.

Navigation rapide

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(toutes les heures sont celles du fuseau horaire de Washington D.C.)

Les débuts

30 juillet 1957 : naissance d’Oussama Ben Laden à Jeddah, en Arabie Saoudite dans une famille très nombreuse.

1979 : Oussama Ben Laden laisse tomber ses études pour rejoindre la révolution moudjahidine contre l’Armée Rouge.

11 août 1988 : Oussama Ben Laden fonde Al-Qaeda, la base en arabe.

26 février 1993 : attentat contre le World Trade Center à New-York.

août 1996 : Al-Qaeda et Oussama Ben Laden délivrent la première d’une suite de fatwas de plus en plus violentes à l’égard des États-Unis.

16 mars 1998 : un mandat d’arrêt international est émis par Interpol contre Oussama Ben Laden à la suite d’une demande de la Libye. Il sera mis à jour par l’Espagne, puis par les États-Unis.

7 août 1998 : attentats contre les ambassades des États-Unis à Dar es Salaam en Tanzanie et Nairobi au Kenya.

11 octobre 1998 : un diplomate états-unien signale à un assistant du Mollah Omar, chef des Taliban, que plus ils hébergent Oussama Ben Laden sur leur sol, plus ils seront tenus pour complices de ses crimes.

juin 1999 : Oussama Ben Laden est inscrit sur la liste des “10 Most wanted“, les dix personnes les plus recherchées pour ses liens avec les attentats contre les ambassades des États-Unis. Une récompense de 5 millions de dollars est offerte contre des informations menant à son arrestation. La récompense sera augmentée après les attentas du 11 septembre.

27 mai 2000 : le sous-secrétaire aux Affaires Étrangères Thomas Pickering remet au Ministre des Affaires Étrangères taliban un ensemble de preuves montrant les liens entre Oussama Ben Laden et l’attentat de 1998 contre l’ambassade. Les taliban rejettent ces preuves.

2 juillet 2001 : le Ministre des Affaires Étrangères taliban déclare à l’ambassadeur des États-Unis au Pakistan qu’ils considèrent toujours Oussama Ben Laden comme innocent.

Les tours du World Trade Center en feu

11 septembre 2001 : quatre avions de ligne sont détournés par des terroristes, membres du réseau Al-Qaeda. Deux d’entre eux frappent le World Trade  Center à New York, un autre le Pentagone à Washington D.C.

14 septembre 2001 : la DGSE rédige une note identifiant Oussama Ben Laden comme le principal suspect dans les attentats perpétrés le 11 septembre.

16 septembre 2001 : George W. Bush annonce le début de la War on Terror (Guerre contre le Terrorisme) et vise l’Afghanistan qui hébergerait Oussama Ben Laden. Il confirme 4 jours plus tard, dans une déclaration à la nation, qu’il soupçonne Al-Qaeda et son leader, Oussama Ben Laden d’être responsables des attentats du 11 septembre.

War on terror

7 octobre 2001 : l’Operation Enduring Freedom marque le début de la guerre en Afghanistan. Cette mission devait se nommer au départ Inifinite Justice, mais le nom a été modifié pour ne pas heurter les musulmans. Nom qui fait écho à la déclaration de Barack Obama, le 1er mai 2011, annonçant que “Justice a été faite”.

5 décembre 2001 : la Conférence de Bonn nomme un gouvernement de transition en Afghanistan.

20 décembre 2001 : la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité est établie par le Conseil de Sécurité des Nations Unies (Résolution 1386). Menée par l’OTAN, la FIAS a pour but d’aider le gouvernement de transition d’Afghanistan à assurer la sécurité de Kaboul et des alentours.

Une grande partie des fichiers relatifs à la guerre en Afghanistan de 2004 à 2009 avaient été révélés par Wikileaks en juillet 2010. Entre 2001 et 2011, Oussama Ben Laden apparaît dans de nombreux messages vidéos à l’adresse de l’Occident, distribuant bons et mauvais points.

octobre 2004 : Al-Jazeera diffuse une vidéo dans laquelle Oussama Ben Laden déclare pour la première fois être commanditaire des attentats du 11 septembre 2001.

septembre 2006Une nouvelle vidéo montre Oussama Ben Laden en compagnie de deux terroristes morts dans l’attentat-suicide contre le World Trade Center.

- Rapport du FBI sur Oussama ben Laden [en] publié par OWNI (ainsi qu’une note de la DGSE)

- Les Services de Renseigments derrière l’arrestation d’Obama – New York Times [en]

- L’équipe secrète qui a tué ben Laden – National Journal [en]

- Quelques moments chauds avec l’équipe des Navy SEAL, Oussama ben Laden s’est caché derrière une femme pour l’utiliser comme pare-feu – ABC [en]

- photos Flickr White House, cc Hank Plank, superstarksa et Ben Laden vieilli.

réalisé grâce à l’aide précieuse de Martin Untersinger.

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